Photographies 1931-1935
Entre 1931 et 1935, Georges Simenon a voyagé à travers le monde et en a rapporté des reportages, des romans et, on le sait moins, des milliers de photographies, souvent de très grande qualité. C’est une sélection de celles-ci qui est présentée au Grand Curtius, au gré d’un parcours qui pose la question suivante : que nous dit Simenon photographe de Simenon romancier et reporter ? Comment chez lui l’image complète-t-elle ou éclaire-t-elle le travail d’écriture ?
Les motivations de Simenon pour voyager étaient en effet multiples : voir le monde, « vivre toutes les vies », découvrir, derrière la diversité des lieux et des coutumes, ce qu’il appellera plus tard « l’homme nu ». Ce que laissent pourtant apparaître ces clichés, c’est l’inquiétude d’un regard, hanté par le souvenir de la Première Guerre et habité par la crainte de la suivante : effets dévastateurs de la grande crise, rencontre brutale de la modernité triomphante et des modes de vie traditionnels, images obsédantes des grandes migrations,…
Ces photographies donnent donc à voir un Simenon immergé dans son époque et observateur de l’Histoire en marche, tout en fournissant le décor vrai de certains de ses plus grands romans tels que Le Coup de lune, Les Gens d’en face, Les Clients d’Avrenos ou Quartier nègre. Mais le Simenon qui fixe ainsi sur la pellicule les images d’un monde voué à disparaître dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale prépare aussi son œuvre romanesque de l’après-guerre en se lançant « à la recherche de l’homme nu », c'est-à-dire d’un homme de partout et de nulle part, tel qu’il apparaît une fois débarrassé de ses attributs de rang, de caste ou de race, seul horizon de réconciliation possible dans ce monde en crise.
- Commissariat : Prof. Benoît Denis (Faculté de Philosophie et Lettres, ULiège) - Directeur du Fonds Simenon, ULiège
- Fonds Simenon Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin, avec l’apport de Simenon.tm.
Photographies 1931-1935
Entre 1931 et 1935, Georges Simenon a voyagé à travers le monde et en a rapporté des reportages, des romans et, on le sait moins, des milliers de photographies, souvent de très grande qualité. C’est une sélection de celles-ci qui est présentée au Grand Curtius, au gré d’un parcours qui pose la question suivante : que nous dit Simenon photographe de Simenon romancier et reporter ? Comment chez lui l’image complète-t-elle ou éclaire-t-elle le travail d’écriture ?
Les motivations de Simenon pour voyager étaient en effet multiples : voir le monde, « vivre toutes les vies », découvrir, derrière la diversité des lieux et des coutumes, ce qu’il appellera plus tard « l’homme nu ». Ce que laissent pourtant apparaître ces clichés, c’est l’inquiétude d’un regard, hanté par le souvenir de la Première Guerre et habité par la crainte de la suivante : effets dévastateurs de la grande crise, rencontre brutale de la modernité triomphante et des modes de vie traditionnels, images obsédantes des grandes migrations,…
Ces photographies donnent donc à voir un Simenon immergé dans son époque et observateur de l’Histoire en marche, tout en fournissant le décor vrai de certains de ses plus grands romans tels que Le Coup de lune, Les Gens d’en face, Les Clients d’Avrenos ou Quartier nègre. Mais le Simenon qui fixe ainsi sur la pellicule les images d’un monde voué à disparaître dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale prépare aussi son œuvre romanesque de l’après-guerre en se lançant « à la recherche de l’homme nu », c’est-à-dire d’un homme de partout et de nulle part, tel qu’il apparaît une fois débarrassé de ses attributs de rang, de caste ou de race, seul horizon de réconciliation possible dans ce monde en crise.
- Commissariat : Prof. Benoît Denis (Faculté de Philosophie et Lettres, ULiège) – Directeur du Fonds Simenon, ULiège
- Fonds Simenon Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin, avec l’apport de Simenon.tm.
© Photo ULiège